En 1780, pour la première fois depuis sa création (en 1672), l’Académie royale de musique est gérée directement par le pouvoir royal, via le département des Menus-Plaisirs. La révolution est de taille, mais elle ne s’arrête pas là : l’Etat va encore plus loin dans la voie du changement, en intéressant son directeur et une partie de son personnel artistique – le » Comité » – à la réussite financière de l’établissement. Conservés aux Archives nationales dans la O1 de la Maison du Roi sous l’Ancien Régime, jalonnant pour l’essentiel la période du 17 avril 1780 au 18 mars 1785, les comptes rendus du Comité au ministre sont des documents largement méconnus de ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’Opéra à l’époque moderne. Nous nous proposons ici de considérer justement cette source originale qui éclaire d’un jour nouveau les pratiques scéniques alors en cours sur le théâtre de l’Opéra de Paris.