L’Opéra de Paris a pour particularité de bénéficier de l’exclusivité, sur l’ensemble du territoire national, des spectacles de musique et de danse en français ou en autre langue. On aurait pu penser que cette situation de monopole constituerait une entrave au déve-loppement d’une vie théâtrale. Or il n’en est rien : rendu inapplicable par sa trop grande sévérité, le monopole de l’Opéra va être allègrement transgressé par les autres théâtres et la concurrence va jouer à plein tout au long de la période moderne. Cette lutte entre les différents établissements dramatiques aura des répercussions importantes, à la fois artistiques et administratives. Le système finit par ne plus être tenable et connaît un début de démantèlement à la fin de l’Ancien Régime, avant que la Révolution ne vienne lui porter un coup fatal.