Cet article s’attache à étudier la réception du punk dans la presse musicale spécialisée française. En analysant les publications des deux grands magazines qui dominent l’ac-tualité musicale en France (1976-1979), Rock & Folk et Best, il montre de quelle manière ces médias ont joué un rôle important dans la diffusion d’une musique qui, loin de se réduire à l’émotion de l’écoute, fut aussi une musique « lue », faite de mots et d’images, de chroniques et de points de vue. En accompagnant le punk, en se focalisant sur certains aspects, en grossissant le trait et parfois en inventant certains de ses codes au fil de mises en scènes inédites, cette presse a rendu plus familière une culture de résistance émergeante, rétive et rugueuse, qu’elle a contribué à transformer. Notre travail ques-tionne les mécanismes médiatiques et les processus qui ont accompagné, voire induit, les transformations de l’image du punk en France, déplaçant sensiblement les frontières entre contre-culture et mainstream.