La naissance de l’opéra ne peut être entièrement distincte de l’institution à laquelle il est intrinsèquement lié. Ainsi l’O/opéra ne constitue-t-il pas seulement un « système poétique » mais un « système politique ». Il s’agit de montrer qu’entre Lully et Gluck, l’Opéra bascule peu à peu d’une esthétique de l’incarnation à une esthétique de la représentation, autonomisant ainsi le genre lyrique par rapport au pouvoir politique. Cependant, c’est pour des raisons politiques que cette autonomisation est possible : c’est au moment où l’État lui-même se dépersonnalise pour devenir représentationnel que l’esthétique de l’incarnation n’a plus cours et que le genre semble se séparer du politique.