À la différence d’un théâtre comme la Comédie-Française, où une gestion continue a permis la conservation remarquable de la quasi-intégralité des documents relatifs au théâtre depuis le XVIIe siècle — registres comptables, calendriers des représentations, copies du souffleur des pièces jouées, nombreux documents manuscrits, imprimés et iconographiques — les archives de l’Académie royale de musique sont à l’image de l’instabilité chronique qui caractérise cette grande maison à l’époque moderne. S’il est à regretter que la dispersion des archives entre les Archives nationales et la Bibliothèque-Musée de l’Opéra nuise à leur cohérence et complique la tâche au chercheur, par leur ampleur, leur diversité et leur intérêt, elles s’avèrent être d’une richesse extraordinaire et d’un intérêt majeur pour le musicologue spécialiste de l’Opéra ou l’historien des pratiques musicales.