Sous l’Ancien Régime, le système théâtral est à l’image de toute la structure sociale, fortement hiérarchisée. L’Opéra, qui jouit du statut d’académie dès son origine, y occupe la première place. La Comédie-Française vient en second : elle est constituée par la troupe des « Comédiens ordinaires du roi », titre attribué également, à la mort du Régent Philippe d’Orléans, à la troupe de l’Opéra-Comique, qui forme le troisième théâtre privilégié. Si l’édifice privilégié s’effondre à la Révolution française, les trois théâtres ne cessent de jouer un rôle prépondérant dans la capitale et d’entretenir des relations ambigües. À la croisée de deux domaines de recherche trop souvent séparés, l’histoire institutionnelle et l’histoire des œuvres, cet ouvrage a pour objectif de susciter une réflexion collective sur l’histoire des trois théâtres parisiens sur le temps long et de faire ressortir une vision d’ensemble de la manière dont ceux-ci ont conçu leurs stratégies entrepreneuriales et artistiques, entre complémentarité et rivalité.