Tout historien et musicologue, quelle que soit sa spécialité, reconnaît la place capitale tenue par l’Académie royale de musique au centre de la création artistique et musicale de l’Ancien Régime. Pourtant, il est tout à fait curieux que personne ou presque n’ait cherché à penser le rapport que celle-ci entretient avec le(s) pouvoir(s). Les interrogations sont pourtant nombreuses. Quel usage le pouvoir a-t-il fait de cette institution ? Quelle est la nature du contrat sur lequel son fonctionnement se fonde ? Quels sont en retour les pouvoirs exercés par la musique jouée sur la scène de l’Opéra ? Comment l’institution évolue-t-elle sur le temps long ? Quel est le rôle du pouvoir dans sa gestion, sa liberté, sa libéralisation ? Comment le répertoire se construit-il ? Existe-t-il une liberté artistique et si oui qu’engendre-t-elle dans les pratiques théâtrales et au sein du spectacle lui-même ? La présente contribution entend apporter des éléments de réponse à ces questions.