Cet article présente des éléments de réflexion qui nous semblent constituer des pistes majeures pour interroger l’histoire des scènes punk au prisme du genre en renouvelant les questions autour des paradoxes constitutifs de l’être punk. Car le punk, art du détournement et de la subversion, permet de questionner la construction des masculinités et des féminités punk dans un mouvement qui prône une torsion du réel comme horizon culturel, social et politique. Simultanément, cet univers est traversé par des effets de réalité et des équilibres qui touchent à l’ « ordre du genre punk ». Le punk, mouvement sensible au bousculement des codes, tend néanmoins à reproduire un certain nombre d’inégalités, voire de violences « ordinaires » qui questionnent les manières par lesquelles les femmes ont réellement investi de manière libertaire et autonome le punk et qui invitent à réinterroger les processus du travestissement.